La photographie schizophrénique
Résidence EPSM
(Etablissement public de santé mentale)
Le Vivat, Armentières
- Automne 2014


Cela fait plusieurs années que je m'autophotographie. Mon corps est mon objet d'étude, tout comme dans la performance. Je cherche à me surprendre, et suis mon propre modèle.

Une situation schizophrénique... moi et mon double.
EPSM, établissement public de santé mentale... Un lieu clos, fait de carreaux aux fenêtres qui laissent percevoir les arbres, le ciel, les briquettes rouges et les blouses blanches ...
J'ai décidé de m'y enfermer, de rester dans cet espace clos pendant toute la durée de ma résidence. Une expérience, une immersion … une confusion de l'art et la vie.

Empreinte de ce lieu chargé et de mes projections fantasmées, je me déplace avec mon trépied, mon appareil photo et ma télécommande, une grande bâche sous les bras...

Je m'y installe, l'enfermement à quelque chose de rassurant, loin de l'agitation, de la vie, ville... isolée, je suis ma propre compagnie. On a d'abord peur de l'extérieur, du moindre bruit, de l'autre puis de soi-même. Etre enfermée, c'est aussi se rencontrer, se découvrir, se supporter.